mardi 31 décembre 2013

Casse-tête chinois

Titre

Casse-tête chinois

Scénaristes

Cédric Klapisch

Commentaire

Suite d'une comédie chorale, rythmée et dans l'air du temps, mais aux enjeux un peu lisses et sans grande surprise. Un moment agréable mais avec un léger goût de déjà vu, faute à un enjeu un peu faible.

1) Points forts
La capacité de Klapisch à élaborer un récit à partir d'une structure d'apparence éclatée confère à ce nouvel opus une approche originale et une fraîcheur appréciable dans un cinéma pour lequel on reproche souvent de reproduire des schémas édulcorés. Une prise de risque relative, à féliciter. Dans ce troisième volet des aventures de nos ex étudiants en Erasmus, tous se retrouvent à New York pour se réaliser, envers et contre les blocages induits par les formalités géopolitiques et quelques conflits sociaux.
On appréciera l'évolution des personnages qui obéissent à des problématiques d'adultes, enfin : l'adoption, le divorce, le mariage blanc...


2) Points faibles
Cette nouvelle tentative de nous relater l'histoire sans fil conducteur de jeunes âmes égarées reprend un schéma que nous commençons à bien connaître et rend l'ensemble souvent trop prévisible. Ainsi, lorsque Xavier (Romain Duris) choisit de céder aux tentations de chacune de ses amies, en subissant à chaque fois la pression extérieure et sans jamais vouloir contrarier, nous ne sommes plus surpris. Le personnage semble avoir très peu évolué. Que ce soit l'attention renouvelée de son ex, Martine (Audrey Tautoux), les demandes invraisemblables de sa confidente, Isabelle (Cécile de France), nous recevons le récit avec sourire mais sans grande empathie. Le thème très actuel de l'adoption par des parents homosexuels ou le retour d'une ex dans un couple recomposé ne suffisent pas à préserver une intrigue. Ces effets sensés titiller nos bonnes vieilles moeurs judéo-chrétiennes, n'ont pas de prise. Et pour cause, l'enjeu que des pratiques libres révèlent n'est pas affirmé. Il n'y a pas vraiment d'opposition et donc peu de conflit. Seuls l'attachement que nous avons pour nos personnages favoris retient un peu notre attention.

3) Le même scénario, réécrit
Au lieu de nous plaquer des faits divers et des moeurs sociétales les uns à la suite des autres, il aurait été souhaitable que ces faits représentent un véritable enjeux existentiel pour nos héros. Ainsi, l'adoption d'un enfant par Isabelle, pour Xavier, aurait dû paraître impossible pour une raison qui lui est propre, parce que, par exemple, lui-même ne supporte pas de ne pas avoir assez connu son père. Chaque sujet de société, dans ce groupe très ouvert de gens de bonne famille, ne trouve ainsi pas suffisamment de contradiction. Il manque peut-être un rôle de bon vieux con contradicteur pour pimenter tout cela, malgré le plaisir que l'on peu dégager de retrouver ces personnages aimables et aimants, quels qu'ils soient. Pour un prochain épisode sans doute...