Titre
L'écume des joursScénaristes
Michel Gondri, Luc Bossi. D'après le roman de Boris Vian.
Commentaire
Une oeuvre qui sort totalement des sentiers battus puisqu'elle reprend le fil narratif intuitif inspiré de l'univers du Jazz qui a inspiré l'oeuvre originale de Boris Vian. Ce récit, écrit à la fin de la guerre 1945, apparaît inéluctablement sombre, mais on y trouve une grande poésie et une sensibilité manifeste. Michel Gondri, assez fidèle à l'oeuvre d'origine, propose ici une écriture inventive, qui ajoute encore plus de créativité au récit initial. Une trop grande servitude à l'oeuvre rend le projet cela dit, déjà marginal en soi et difficile d'accès, parfois un peu moins digeste et donne le sentiment qu'il traîne un peu sur la longueur malgré son effort d'ingéniosité.
1) Points forts
L'originalité de s'attaquer à une oeuvre dont la structure narrative n'entre pas dans les canons habituels de l'écriture est un défit en soi, rondement mené. Les personnages sont caractérisés. Un objectif de départ est bien annoncé. Cet objectif évolue et est répété régulièrement. Malgré l'apparence ondulante du récit, la structure est évidente et rassure le spectateur.L'originalité de chaque mise en situation ajoute, à l'audace du choix de l'oeuvre, les placements nécessaires pour le spectateur à l'acception d'une histoire rocambolesque pour laquelle on est prévenu qu'il ne faudra pas chercher à s'attacher à un objectif conventionnel. On prend alors plus facilement le film comme il vient et on l'aime ainsi.
La qualité des situations est suffisante pour compenser l'absence de structure narrative classique. On est dans un rêve, et comme dans un rêve, tout part à vau-l'eau. Mais la poésie et l'humour nous maintiennent. Donc, tout va bien.
Nous ne manquerons pas de souligner, par exemple, les intrusions répétées du cuisinier en chef incarné par Alain Chabat, dans chaque meuble de la cuisine, pour servir son hôte Omar Si. Ce qui n'est pas sans rappeler non plus, tout en respectant l'oeuvre de Vian, l'influence que les émissions de réalité actuelles peuvent avoir aujourd'hui sur notre comportement domestique (Top chef, Master Chef, etc). Une oeuvre très actuelle donc.
2) Points faibles
L'adaptation ne fait pas de compromis sur l'oeuvre originale et ses descriptions, et en cela, devient plus difficile pour captiver l'attention sur toute sa longueur. Les détails créatifs de la mise en scène agissent comme des artifices qui réveillent l'attention, mais ne suffisent pas pour faire passer l'impression d'une action qui finit par traîner le pied.Ainsi, beaucoup de scènes coulent au fil des événements sans recherche de logique, ce qui attrire au début mais finit par devenir mécanique sur la fin.
3) Le même scénario, réécrit
Arzhur Caouissin.
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