samedi 16 août 2014

New York Melody

Titre

New York Melody

Scénaristes

John Carney.

Commentaire

Une publicité pour Apple de 1h44, déguisée en comédie romantique musicale, mais qui se laisse apprécier par sa fraîcheur. Une petite comédie d'été qui ne fait donc pas de mal.

1) Points forts
On relèvera la résonance moderne de cette fable en lien direct avec son époque et les nouvelles technologies, et sans en faire des caisses en terme d'effets visuels (un groupe de musique indépendant, à la rue, veut se produire sans argent en improvisant une oeuvre originale et presque participative).
On apprécie également que les chansons des artistes nourrissent le scénario car leurs paroles en disent long sur les attentes de chaque protagoniste, ce ne sont pas de simples redites des dialogues entre les chansons. Si on retirait certaines chansons, le récit n'aurait sans doute pas la même portée.

2) Points faibles
Le film est trop long et pour deux raisons principales. Tout d'abord, de nombreux dialogues ne font pas progresser le récit. Ils alimentent à peine une relation. On parle de la pluie et du beau temps et cela n'est en rien déterminent pour la suite. De même, certaines chansons sont répétées plusieurs fois. De quoi lasser. Mais aussi, un des principaux objectifs, celui pour la jeune artiste (Keira Knightley) de réussir à enregistrer un album avec un producteur barré (Mark Ruffalo), est atteint près de 30 minutes avant la fin du film. Erreur ! On attend alors ce qui peut arriver de plus, avec impatience. Et la deuxième fin, qui définit la manière dont l'oeuvre sera rendue public apparaît tardive et arrive, de fait, un peu comme un cheveux sur la soupe, heureusement couverte par quelques intrigues romantiques.
On regrettera également la présence ostensible du sponsor, Apple. Un mac, un iPhone, iTunes... font partie intégrante de chaque séquence. Cette visibilité nuit clairement à l'immersion et téléphone un peu trop la fin du récit.

3) Le même scénario, réécrit
Pour gagner en punch, il faudrait déjà retirer les répliques inutiles pour gagner près de 20 minutes de film. On gagnerait en rythme.
La deuxième fin devrait également être lancée au maximum 5 minutes après la réalisation du personnage principal afin d'éviter toute attente inconsidérée. Voire mieux. Lorsque le producteur et l'artiste nous révèlent par exemple leur choix du réseau de distribution, déjà non sans surprise du fait de la prégnance du sponsor, nous aurions par exemple pu en profiter pour laisser gamberger le doute sur la qualité de l'oeuvre, improvisée et enregistrée dans des conditions difficiles, jusqu'au moment de ce choix, déterminé alors par la réelle qualité de l'oeuvre manifestée lors de son audition par des professionnels, qui eux-mêmes, du fait de leur manque de respect des artistes parce qu'ils se l'approprient un peu vite, induisent le choix du réseau alternatif de distribution. Ainsi, l'artiste aurait vécu sa réalisation quasiment en même temps que l'oeuvre aurait été diffusée.