lundi 11 février 2013

Django unchained

Titre

Django unchained.

Scénaristes

Quentin Tarantino.

Commentaire

Cette histoire d'un justicier esclave noir, à la veille de la guerre de sécession, fait sans nul doute apparaître le scénario le plus structuré de la filmographie de Tarantino. Un film à postures, comme on peut s'y attendre, mais qui plaira aux fans des mises en scènes hautes en couleurs, scènes qui auront au moins le mérite de rendre limpide la ligne dramatique de l'oeuvre.

1) Points forts
La qualité structurelle du scénario fait donc clairement apparaître les étapes de la progression du récit, les enjeux et les objectifs de chacun des personnages. Parfois plus qu'il n'en faut d'ailleurs, mais on ne peut que féliciter l'auteur, réalisateur et accessoirement comédien, d'avoir su bien articuler l'ensemble et nourrir comme il faut ses personnages, par des dialogues décidément de plus en plus clairs et suffisants. Moins bavards qu'à l'usage chez le réalisateur, ils savent en effet ici souligner les noeuds dramaturgiques en rappelant régulièrement les objectifs et les enjeux de chaque personnage, comme il se doit. Nous apprécierons aussi les petits clins d'oeil à la langue et à la culture française qui ponctuent le récit bien qu'ils n'apportent pas grand chose à sa progression, quoiqu'ils rappellent le raffinement du Dr Schultz, utile pour caractériser ses actions.

2) Points faibles
Le goût du réalisateur pour l'effet tire le récit vers la posture. Mais, comme à chaque fois chez Tarantino, on se prend au jeu et, par exemple, la musique qui vient souvent appuyer l'image ou les mises en situation souvent trop romanesques, conviennent et participent au régal de ce western d'adolescent. Seul un des derniers coups de théâtre peut apparaître invraisemblable, lorsque notre héros noir esclave est pris au piège de ses ennemis qui ne l'achèvent pas alors que nous les avions vus jusque là sans pitié envers les hommes de sa catégorie. Une sortie en deus ex-machina qui aurait mérité une plus grande attention.

3) Le même scénario, réécrit
Le récit n'a pas grand chose à reprendre tant il est bien structuré. La délivrance héroïque de Django (Jamie Foxx) en fin de parcours pourrait engager juste un peu plus de vraisemblance. Par exemple, au lieu de le voir s'en tirer par un défaut de méchanceté de ses ennemis, nous aurions pu le voir s'en tirer par une pirouette verbale comme le lui avait pourtant si bien enseigné préalablement son mentor le Dr King Schultz en la personne de Christoph Waltz. De multiples placements tout au long de l'oeuvre qui auraient obtenu ici un confortable et généreux paiement. Ce Tarantino reste cela dit un bon cru.

Arzhur Caouissin.

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