dimanche 7 avril 2013

Whatever works

Titre

Whatever works

Scénaristes

Woody Allen

Commentaire

Une pure oeuvre freudienne dans laquelle chacun ne se réalise que s'il couche comme bon lui semble. Un pitch bavard hélas à la française qui oublie un peu trop souvent de mettre en scène au lieu de raconter. Une oeuvre qui n'en demeure pas moins parfaitement délectable et pleine d'humour.

1) Points forts
La diversité des conflits et la pluratité des solutions sexuelles adaptées à chaque personnage du récit ratisse large et permet à chacun d'y trouver son bonheur, par procuration pourrait-on dire. Un récit qui nous ramène aux fondamentaux de la psychanalyse et apporte, dans ce sens, un bon enseignement. Les répliques sont souvent délectables car elles révèlent des points clés du comportement humain. Une oeuvre psy, dans toute sa splendeur. Quelques apartés entre le personnage principal et le spectateur offrent une lecture très théâtrale qui réveille le spectateur et le tiennent sur l'objectif moral du récit.
On appréciera aussi l'auto critique du juif neworkais et l'humour de Woody Allen, lorsqu'il donne à son personnage principal, Boris Yallnikoff (Larry David), le rôle d'un génie pragmatique juif n'hésitant pas à révéler à voix haute les clichés cyniques qu'il observe y compris sur les religions et les croyances, du monde qui l'entoure.

2) Points faibles
Les scènes sont bien trop bavardes. C'est une des grandes caractéristiques des oeuvres de Woody Allen (cf Manhattan) et cela réserve ses films parfois à une élite qui supportera de se passer de la mise en scène ou l'appréciera dans un contexte fortement dilué.
L'oeuvre subit tellement la puissance et la multiplication des scènes dialoguées et de conflits verbaux que l'auteur a dû user d'artifices pour retenir l'attention du spectateur. Le personnage principal parle de temps à autres au public en énonçant sa vision morale du monde et, indirectement, en rappelant utilement l'objectif du récit.

3) Le même scénario, réécrit
Pour gagner en efficacité, il aurait naturellement été préférable de trouver des mises en situation plus filmiques qu'orales. Par exemple, au lieu d'entendre chacun raconter ce qui le désole dans sa relation avec son conjoint, il suffisait de révéler ce conflit à travers une scène de placement qui obligerait chaque personnage à illustrer ledit conflit. Les artifices du sujet narrateur n'auraient pas été utiles, bien que toujours drôles. Pour rendre ces effets d'aparté nécessaires à la progression du récit, Woody Allen aurait pu renforcer le conflit que le dialogue avec le public, invisible pour les autres personnages du film, leur provoque. Il l'avait pourtant bien tenté sur une scène, où ses proches s'interrogent vers qui Boris peut-il bien parler, mais sans implication décisive dans la progression de l'histoire.

Arzhur Caouissin.

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