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lundi 11 novembre 2013

Gravity

Titre

Gravity

Scénaristes

Alfonso Cuaron, Jonas Cuaron.

Commentaire

Un sujet qui justifie, enfin, l'emploi de la 3D.

1) Points forts
Le thème de la gravitation tapisse le récit du titre à la moindre émotion et naturellement, à chaque image.
On voulait un film qui justifie l'usage de la 3D, c'est fait. Gravity illustre de manière efficace l'ampleur du vide spatial en jouant du rapport d'échelle, d'ombre et de lumière, et de la profondeur de champ. La spatialité apportée par la 3D saura réconcilier les traditionnalistes avec le cinéma en relief.
Mais, plus profond que cela. La gravité résonne aussi dans les scènes d'émotion. Puisque le personnage principal, ici incarné par Sandra Bullock, se voit tirraillé entre le désir d'abandonner et de tenir bon, alors happé par le vide et sans moyen de regagner la base qui le relie à la Terre. Cette oscillation entre fatalisme et espérance agit en somme comme la gravité, entre rien et tout, de manière élastique et parfois incontrôlable. Le récit trouve donc un écho brillant autant dans le fond que dans sa forme.
Nous apprécierons aussi les clins d'oeil à Stanley Kubrick (2001 Space Odyssey) et notamment ce subliment turning point, où Sandra Bullock apparaît épuisée, en position foetale en contre jour d'une lumière céleste, alors qu'elle vient de vivre un traumatisme. Puis, cette renaissance freudienne qui ne l'a pas tuée et la rend plus forte, où elle décide de s'éveiller pour devenir l'héroïne, révélée, qu'elle n'osa jamais être et qui ne subira désormais plus les choses, comme auparavant. Seule, au pied du mur, elle choisit de s'imposer.

2) Points faibles
On regrettera la lourdeur induite par les effets sonores, qui pour le coup rompent avec cette gravité et cette solennité pourtant propices. L'espace est normalement muet, doit-on le rappeler ?
Une grande efficacité dramatique génialement réduite à une comédienne et, malgré tout, de nombreux silences. Mais ceci grâce à un artifice un peu pesant : la sempiternelle course contre la montre. Un obstacle entraîne un autre obstacle et à chaque fois le risque de mourir est reconduit, par un manque d'air, ou des débrits volants, une console en caractères chinois indéchiffrable. On aurait aimé un peu plus d'enjeu humain dans ce dispositif.

3) Le même scénario, réécrit
Il suffirait de retirer la moitié des effets sonores pour rendre le récit plus juste, plus pur et plus éblouissant. Hélas, Hollywood ne sait pas faire sobre. Il fallait impacter. Dommage.
De même, le Dr Rayan Stone (S Bullock) n'a pour enjeu que de revenir sur Terre pour raconter son histoire et accepter son passé. Il lui manque sans doute celui de rapporter un message de son compagnon abandonné dans le vide (G Clooney) pour motiver réellement son retour (la mission), alors même que l'on nous apprend qu'elle pourrait se contenter de mourir ici, car elle nous montre au fond qu'elle est déjà réalisée. Erreur. Le héros ne doit se réaliser qu'à la fin du récit. D'où un sentiment d’essoufflement qui peut apparaître en fin de parcours, plus physique que moral. Heureusement, le film est court et le subterfuge comble l'absence d'action plus organique.
Le récit apporte cela dit un bon traitement global de par le rapport établi entre sa mise en scène et les techniques graphiques déployées. On apprécie.

lundi 28 janvier 2013

Ocean's 11


Titre

Ocean's eleven.

Scénaristes

Ted Griffin, Harry Brown, Charles Lederer.

Commentaire

Danny Ocean, un gentleman cambrioleur tout juste sorti de prison, et qui vient de se faire voler sa bien aimée par le plus grand propriétaire de Casinos de Las Vegas, organise un casse en vue de se venger et de récupérer son ex. Pour ce faire, il se fait accessoirement entourer de 11 experts cambrioleurs.

1) Points forts
L'illusion de faire croire que le récit repose sur plusieurs têtes d'affiche alors qu'un seul personnage est réellement central : Danny (George Clooney). La mise en scène de Steven Soderbergh ancrée dans un style années 70 ajoute élégance à cette illusion. Les enjeux sont clairement définis. D'abord, Danny dévoile son intention de voir grand, de faire un gros coup, pour l'argent. Tous ses amis le suivent pour la même raison mercantile et pour une raison personnelle. Une deuxième placement nous pousse encore plus dans la nécessaire action lorsque Danny affirme, plus tard, qu'il est redevable d'un ancien taulard et que ce coup n'est pas seulement une histoire d'argent, mais d'éthique. Le plan d'attaque continue donc de se mettre en place en nous tenant un peu plus en halène. La vraie révélation apparaît lorsque, au pied du mur, à la seconde qui précède le cambriolage, Danny avoue agir par vengeance et par amour. La montée en puissance des enjeux entraîne tout ce beau monde dans une action insurmontable, qui, bien que souvent cousue de fils blancs, offre au spectateur un bon spectacle d'humour et de justice.

2) Points faibles
Structurellement, il n'y a pas de points faibles apparents dans la progression du récit. On regrette toutefois l'invraisemblance d'une surveillance réduite d'un coffre fort le jour où celui-ci est le plus abondamment rempli.

3) Le même scénario, réécrit
Le même scénario gagnerait en crédibilité si l'action demeurait plus vraisemblable, mais il perdrait inversement en efficacité. Le choix a été fait de valoriser l'action et le spectacle. C'est parfaitement louable. Nous retiendrons dans cette oeuvre qu'une bonne comédie chorale repose, quoi qu'il en soit, sur un fil simple pour lequel seul un personnage principal mène la barque, même si celui-ci apparaît discret. Mais ce n'est qu'une illusion. Le vrai cambriolage est celui de notre attention.

Arzhur Caouissin.