mardi 9 décembre 2014

A la croisée des mondes


Commentaire

A la croisée des mondes : la boussole d'or

Scénaristes

Chris Weitz, d'après l'oeuvre de Philip Pullman

Commentaire

L'exemple à ne pas suivre d'une trilogie édulcorée et sacrifiée pour plaire davantage, et qui, du coup, ne plaît pas. La série a été arrêtée et les autres épisodes n'auront pas lieu.

1) Points forts
Un univers fantastique mêlant imaginaire, mondes parallèles, des enfants, des dogmes, des animaux qui parlent.
Une grande métaphore de notre monde où les religions et les croyances braquent les individus.

2) Points faibles
Une adaptation d'une trilogie bien trop verbeuse puisque beaucoup d'explications viennent tenter de compenser les limites de temps disponibles dans un film pour présenter la richesse d'un monde, ses codes, ses principes, ses règles, ses personnalités. Du coup, on tente de recoller intellectuellement les morceaux, ce qui dessert l'oeuvre et la rend peu accessible à un jeune public pourtant la cible du récit.
Une adaptation qui en outre a choisi de limiter les références à la religion, alors que c'est l'axe dramaturgique du livre, et cela, pour ne pas déplaire à un public américain puritain et pratiquant et mieux exporter le film à l'international. Résultat, l'oeuvre perd de son âme et on ne comprend plus vraiment ce qui oblige l'héroïne Lyra (Dakota Blue Richards) à lutter contre le dogme qu'incarne Nicole Kidman. Par exemple, lorsque des hommes viennent enlever des enfants pour pratiquer une intercision qui les sépare de leur démon (un animal de compagnie qui reflète l'état de leur âme et sans lequel ils deviennent lobotomisés), l'auteur évoque la violence de l'excision mais on n'en parle pas. Lorsque le dogme dénonce ceux qui osent parler de l'existence de mondes parallèles accessibles par un canal de poussières, on évoque l'entêtement de l'église à admettre que la Terre est ronde ou que le ciel n'est pas si manichéen mais on n'accuse pas.

3) Le même scénario, réécrit
D'abord, aucune oeuvre ne résiste aux compromis imposés par le marketing. Il fallait aborder, sans tabou, les contradictions des religions, et pour que la pilule passe, il suffisait de faire en sorte que toutes les religions en prenne pour leur grade, y compris l'athéïsme et la laïcité.
Ensuite, aucun dialogue ne remplace une bonne mise en scène et au lieu de trop raconter les faits et le rôle des personnages, il conviendrait de limiter leur nombre ou d'offrir plus de temps pour étayer les événements à partir d'événements filmiques.
Une magie qui pourtant offrait une grande féérie, et aura au moins le mérite d'accompagner son public vers la lecture effective des deux autres tomes de la saga pour en connaître le dénouement.

lundi 1 décembre 2014

Le lauréat

Commentaire

Le lauréat

Scénaristes

Calder Willingham, Buck Henry, Charles Webb

Commentaire

Photographie d’une époque de mœurs libérées mais conduit sur un fil de rasoir et doublé d’une bande musicale devenue cultissime (Simon and Garfunkle).
1) Points forts
Dans ce récit, une femme bourgeoise, puissante mais lassée et vieillissante, profite des faiblesses du jeune ingénu Benjamin Braddock (Dustin Hoffman) qui se cherche. On y apprécie la qualité de la mise en scène lorsque, par exemple, des images subliminales viennent dévoiler le corps dénudé de l’aguicheuse, que son jeune invité ne saurait voire. Ou bien, lorsque Ben tient des propos contraires à ce que racontent les images, quand il affirme quitter la chambre, tout en dévorant du regard la dominante dévoilant outrageusement ses portes jarretières en se caressant langoureusement les jambes. Ou encore, lorsque le héros parvient à trouver l’âme sœur et une raison de vivre, puis, tire un trait sur l’ancien monde qui le dégoutte, emprisonné dans ses pratiques, ses mensonges et ses croyances, en utilisant la croix de Jésus Christ pour les immobiliser tous.
Autre point fort, chaque personnage cherche son amour propre et participe à retenir l’attention, malgré les plans musicaux à rallonge (surtout témoin pittoresque des premiers films en cinémascope).

2) Points faibles
Hypnotisés par le bénéfice de l’image, l'oeuvre affiche certaines longueurs, typiques de l'époque. On gagnerait à rogner un peu si on cherchait de l’efficacité. Mais pour les nostalgiques, cela ne gâche en rien le plaisir.
Les plans très rapprochés du jeune Ben nous immobilisent également longuement, au début du film, sur l’inconnu, le placement est un peu contemplatif, heureusement compensé par le talent du comédien.

3) Le même scénario, réécrit
Peu de choses à redire de cette œuvre plutôt structurée, qui relate une certaine soif de libertinage tout en offrant cela dit une fin des plus morales, et sans que nous la révélions ici. Un film à voir aussi pour Dustin Hoffman.

dimanche 30 novembre 2014

Lucy


Titre
Lucy

Scénaristes

Luc Besson

Commentaire

Un récit non nourri et donc invraisemblable faisant au passage l'éloge des paradis artificiels.

1) Points forts
La tentative du réalisateur d'intercaler des scènes documentaires entre les séquences de la fiction apporte une écriture digne d'un premier prix de mise en scène.
Le thème de la perception enfin abordé sans tabou.

2) Points faibles
Les personnalités de chaque protagonistes ne sont pas définies. On ne sait pas ce qui habite l'héroïne, ni ses opposants. On ne connaît pas leur mode de vie, ni leurs croyances. Cela donne une impression d'attente pendant tout le récit qui, malgré les obstacles, les explosions, les courses poursuites, ne parvient pas à impliquer le spectateur. On se demande où l'on va et ce que font là tous ces personnages.
L'utilisation de scènes documentaires pour offrir une lecture originale de la fiction pèse également par le choix des images qui commentent et soulignent de manière très téléphonée la fiction. Quand l'héroïne entre, par exemple, dans un palace pour y déposer une mallette dont elle ignore le contenu, une image d'un piège à souris avec un bout de fromage apparaît. On est loin de la métaphore nébuleuse du cinéma d'art et d'essai. Le film est raconté avant qu'il ne se déroule, ce qui se révèle extrêmement pénible.
Les énoncés scientifiques des élites (Morgan Freeman) ne relatent que des banalités admises depuis tous en classe de sixième, telles que : "le cerveau humain n'est exploité qu'à 10%". Ces thèses ne reposent, en outre, que sur des suppositions puisque rien ne nous dévoile ici l'origine de ces mesures. Ce qui rend peu probant l'ancrage scientifique du récit.
Du coup, pas de véritable histoire, ni de réel fondement scientifique, font de ce film une oeuvre sans grand intérêt si ce n'est d'éveiller le spectateur à l'idée brillante que notre perception est en deçà de ce qu'elle pourrait être. Mais ce récit n'exploite, à son tour, que moins des 10% de son potentiel.

3) Le même scénario, réécrit
Creuser un peu plus les thèses scientifiques à partir de données tangibles, comme l'idée mal exploitée et peu étayée, par exemple, selon laquelle le temps et la masse jouent sur la réalité de la perception. Il faudrait l'affirmer de manière plus juste que par l'erreur suivante : "il y a matière parce qu'il y a du temps". Non seulement cela n'explique rien, mais en plus c'est faux. C'est en effet le contraire qui est admis : le temps est subordonné à la masse et, l'auteur aurait eut bon goût de conclure que toute personne ayant assez de recul pour conceptualiser le monde sans ses 4 premières dimensions (longueur, largeur, profondeur, temps), accède à une vision globale et instantanée du tout, et donc, à ce que l'on peut définir comme la perception. A condition toutefois de mesurer cela et rapporter des études graphiques tangibles et incontestables étayant ces dires.
Ce niveau de conscience ne semble-t-il pas, par ailleurs, accessible par des états de transe tels qu'enseignés par des moines de toutes religions ? Or, aucun avis non plus n'apparaît sur la question. Un vrai manque documentaire apparaît manifeste, pour le coup, dans un récit qui se veut justement adossé à une vision documentée des choses. Cette vision multi-théologique aurait pourtant aidé à toucher les croyances de chacun, à caractériser les personnages, à définir les enjeux, tout en positionnant le film dans l'actualité d'un monde en quête de sens et de par ses nombreux conflits religieux. On est passé à côté d'un grand récit.
Un scénario dont la morale aboutit finalement à dire que l'on atteint la perception qu'à l'aide de drogues dures sonne, pour finir, comme un arrière-goût de propagande pro narco.
Luc Besson, Dieu du pitch mais toujours trop avare d'écriture, passe ici à côté de son objectif, et ce malgré l'énergie et les qualités dont il dispose en tant que fabriquant d'image.

dimanche 9 novembre 2014

Interstellar


Titre

Interstellar

Scénaristes

Jonathan Nola, Christopher Nolan

Commentaire

Une fiction documentée sur la fin de notre civilisation, mais irréaliste tant l'emprise des problèmes individuels absorbe les enjeux universels.

1) Points forts
Dans cette histoire où une équipe de scientifiques décide de percer le secrets d'autres galaxies, à l'aulne de notre propre civilisation, les personnalités de chaque individu sont très bien nourries, compte tenu du temps effectivement attribué pour leur mise en place (le film dure 2h50).
Les différentes étapes de progression du voyage intergalactique reposent, de plus, sur des données réelles. Il est en effet possible de rencontrer des portes de verre (couloirs du temps) selon la recherche astronomique. Il est également plausible de graviter autour d'un trou noir afin de tirer partie de son inertie pour avancer dans l'espace, mais contre un ralentissement important du temps. La géologie peut également se développer sous d'autres formes, dans d'autres galaxies, mais avec des échelles et des rapports à la gravité bien différents. Les spectateurs des séries Les mystères de l'univers et Alien theory, sur RMC Découvertes, en auront pour leur argent.

2) Points faibles
L'enjeu colossal de sauver la Terre en trouvant une planète habitable face à celui, trop personnel, de revoir ses enfants, pour un homme désabusé qui ne croît plus en son prochain, semble peut affecter les scientifiques chargés de sauver le monde. Il paraît en effet invraisemblable que l'on envoie des humains sauver la Terre, alors qu'ils apparaissent manifestement psychologiquement très fragiles, suicidaires, colériques, amoureux, loin des proches dont ils ne peuvent se passer et risquent à tout moment de se perdre. Ainsi, le récit attribue une dimension trop importante pour les relations sociales alors que l'enjeu humaniste, de civilisation ou militaire devrait prédominer.
La musique angoissante et assourdissante vient également plomber la lecture de l'épopée. On sent le rafistolage pour maintenir l'attention d'un film trop long qui se perd dans les problèmes psychologiques personnels.
Le héros, Cooper (Mattew McConaughey), semble enfin terminer sa course par un extraordinaire deus ex machina qui le propulse d'un univers à l'autre, on ne sait comment, et ce malgré l'effort d'écriture sur les imbrications de ces différents espace-temps jusqu'à lors mis en scène. Tout ça pour ça ! Quel dommage !
On ne perçoit pas, enfin, les implications des découvertes effectuées lors de ce voyage, dans le devenir de notre civilisation, trop étouffées par les rapports sociaux.

3) Le même scénario, réécrit
En retirant une bonne partie de la bande son, on mettrait en évidence les scènes de conflits personnels bien trop imposantes. Et en les réduisant à une simple expression, une phrase par personnage, une pause, le film reprendrait sa dimension dramatique plus globale, plus universel, avec une rythmique plus efficace et au passage moins glauque (la musique est un agglomérat réverbérant de sons métalliques stridents). On reste encore assez loin de l'oeuvre de Stanley Kubrick de 1968. Un film qui se laisse voir, une fois, peut-être.

dimanche 2 novembre 2014

Magic in the moonlight

Titre

Magic in the moonlight

Scénaristes

Woody Allen

Commentaire

Comédie fidèle à son auteur ficelée comme une intrigue parapsychique. Un bon moment.

1) Points forts
Bonne structure dramatique nourrie de nombreuses questions existentielles qui balisent bien le récit. Qu'y a-t-il au-delà du réel ? Puis-je aimer une fantaisiste alors que je suis quelqu'un de sérieux ? Peut-on compter sur ses vrais amis ? Le bonheur est-il matériel ?
On apprécie également la qualité du fil conducteur psychiatrique qui draine, comme toujours chez Woody Allen, l'histoire, et apporte un second niveau de lecture. Par exemple, lorsque le personnage principal de Stanley Crawford (Colin Firth) pense avoir découvert la vérité, il évoque sa mère, le ciel, s'allonge en position foetale et s'endort pour décompresser d'une tension accumulée depuis son enfance.

2) Points faibles
Fidèle à lui-même donc, Woody Allen ne manque pas d'offrir des dialogues un peu trop présents qui pourraient être remplacés par des scènes. Par exemple, lorsque Stanley évoque sa tante malade, ses souffrances, il ne fait qu'en parler, on ne la voit jamais malade. Ou lorsqu'il évoque son enfance apeuré par l'inconnu, le ciel, la grandeur des astres, on ne le vit pas non plus. C'est un des grands défauts des oeuvres de Allen qui le rend un peu moins accessible qu'il ne devrait et lui confère un style trop littéraire, mais c'est aussi sa signature.
On regrettera aussi la légèreté avec laquelle Stanley décide, soudain, de ne plus croire au surnaturel. Aucune preuve ne nous permet de le comprendre. Il change d'avis, un point, c'est tout. Pour le coup, c'est un peu surréaliste.

3) Le même scénario, réécrit
La structure dramaturgique étant correcte, et bien que certains retournements pourraient être mieux nourris, il ne reste finalement qu'à mettre en scène les événements secondaires décrits dans les dialogues pour offrir une oeuvre plus efficace. Quelques scènes supplémentaires s'imposent donc. Mais le film reste tout-à-fait plaisant, à l'heure où le matérialisme du monde nous éclaire sur le sens qu'on veut pouvoir lui donner.

dimanche 28 septembre 2014

Brèves de comptoir

Titre

Brèves de comptoir.

Scénaristes

Jean-Michel Ribes, Jean-Marie Gourio.

Commentaire

Un patchwork de tirades sans fil conducteur mais qui ne manque pas de panache et autorise de bons éclats de rire.

1) Points forts
L'authenticité des dialogues, entendus dans de vrais cafés et ayant fait l'objet d'un livre, rend l'oeuvre tout-à-fait délectable et caractérise efficacement les personnages et les situations sans qu'il ne soit nécessaire d'en rajouter.
Quelques scènes abordent l'univers du bistro y compris à travers des moments non dits, comme cette formidable danse de la femme méprisée du tenancier du bar qui, ivre, tente de séduire un veuf alcoolique, de la pure poésie !

2) Points faibles
Alors que l'on nous vend du réalisme inspiré du monde de tous les jours, Jean-Michel Ribes dont on apprécie l'humour sociétal (Série Palace), choisit de nous placer ici dans un univers confiné, faussement insonorisé, qui plonge les situations dans une mise en scène de théâtre filmé, plus proche d'une mécanique de cinéma bien jouée que d'une véritable histoire cinématographique. L'oeuvre adopte ainsi une allure de récitation qui pèse et manque, cruellement, soit de plus poésie (comme l'aurait traité Jeunet ou Jérôme Deschamps), soit de réalisme (comme l'aurait traité la nouvelle vague canadienne).
Les scènes n'ont également que très peu de liant. Seul le rappel de l'heure de la journée tous les quart d'heure du film tente de rythmer le récit. On ne tient pas un public sans fil conducteur !

3) Le même scénario, réécrit
Sans sacrifier la qualité des répliques, il était nécessaire d'adapter le livre en ajoutant une trame narrative et organique au récit. Le personnage du patron incarné par Bénureau eut été un axe idéal pour fédérer tout ce petit monde. C'est d'ailleurs ce qui a été tenté à quelques reprises, mais le tenancier ne possède pas d'objectif, ni d'enjeu. Le plan tombe à l'eau rapidement, sauvé heureusement par la qualité des dialogues.
Pour renforcer le scénario, le bar étant situé en face d'un cimetière, et quelques-uns de ses plus fidèles clients étant liés à l'activité de ce cimetière, on aurait pu affirmer l'intérêt du patron du bistro d'entretenir sa clientèle en leur servant beaucoup à boire, mais avec le terrible enjeu de les voir finir dans le cimetière morts d'ivresse. Ce cimetière, à la fois source de revenus pour le bar, et véritable menace par laquelle chaque client alcoolique qui décède est un client de moins, aurait tenu là un enjeu dont la finalité autorisait les répliques philosophiques les plus désopilantes, sur la vie et la mort, et qui auraient terminé l'oeuvre en nous faisant, à notre tour, un peu plus mourir... de rire.

mardi 9 septembre 2014

The Lady

Titre

The Lady

Scénaristes

Rebecca Frayn.

Commentaire

Un biopic qui pêche par un manque sérieux de placements et une dualité trop manichéenne.

1) Points forts
Le rythme est sans nul doute ce qui sauve ici le scénario. Il n'y a pas d'attente malgré les manques structurels.
On appréciera aussi la progression croissante des points de tension et leur mise en évidence par des dialogues peu bavards.

2) Points faibles
Les faits ne sont pas nourris. Les enjeux sont convenus. Le dictateur est méchant mais on ne sait pas vraiment pourquoi ni ce qui le motive à rester en place. Quels sont ses intérêts ? Ses opposants sont désirés sans aucune réticence.
L'ambiance sonore et les jeux de cadre écrasent littéralement celui des comédiens et leur mise en scène. L'émotion est ainsi conduite et rend le film artificiel et attendu.
Une fois la dame élue par le peuple malgré les intimidations du dictateur, on passe à un autre enjeu qui est celui de la mort du conjoint. Cela aide certes à apporter de l'émotion mais pas à clarifier le récit. Le conjoint prend ainsi une place considérable dans l'oeuvre alors que nous ne savons rien des actions politiques que défend Aung San Suu Kyi. On dérive un peu vers un autre sujet à défaut sans doute d'avoir trouvé assez concluant le fait de voir la dame libérée et promise à un avenir politique plus serein.

3) Le même scénario, réécrit
D'abord, il conviendrait de renforcer l'empathie autour du dictateur, afin que nous comprenions les raisons qui motivent son attachement au pouvoir, ce qui renforcerait implicitement les actions et les choix engagés par l'héroïne. Il serait en effet intéressant de montrer en quoi exactement la dame a tissé une rancoeur contre ce dictateur, bien qu'on se doute évidement de la chose, mais toute action doit toujours être nourrie en dramaturgie. La dame s'engage outre le fait que cet horrible dirigeant est absolument terrifiant et meurtrier avec ses pairs. Quels sont par exemple leurs regards respectifs sur l'économie, l'éducation, la religion, et tant de sujets de société ? Il n'aurait alors pas été nécessaire de combler la baisse d'attention par le poids de la mort du conjoint.
Et donc, réduire l'impact du cancer qui ronge l'époux afin de ne pas désorienter le spectateur sur une autre problématique, qui pour le coup peine à faire le poids face à l'enjeu pour tout un peuple de gagner la démocratie. Même si cette dualité a, un moment, été soulignée, lors du dernier noeud dramaturgique, quand la dame doit choisir entre retrouver son mari mourant ou sauver son pays, mais de là à étayer la scène sur près de 20mn, ce n'est pas utile et perturbe clairement la ligne dramaturgique globale. Encore une fois, les effets et les artifices ne servent jamais une oeuvre si elle n'est pas nourrie.