samedi 27 décembre 2014

Exodus, gods and king

Titre

Exodus, gods and kings.

Scénaristes


Adam Cooper, Bill Collage, Jeffrey Caine, Steven Zaillian.

Commentaire

Récit très peu fidèle à La Bible et dont la vocation se révèle plus un prétexte à la mise en scène de décors spectaculaires, voire à un dénigrement du récit originel, lui-même.

1) Points forts
Le détail et la profusion des éléments décoratifs en fait une oeuvre spectaculaire. La représentation des 10 plaies d'Egypte (mer de sang, invasions d'insectes, intempéries, maladies), accroche le spectateur. Le rapport d'échelle entre les sujets et l'immensité du paysage offre de somptueuses fresques.

2) Points faibles
On regrette hélas le manque de cohérence et de fidélité des auteurs à l'oeuvre originelle. D'abord, Moïse est ici interprété comme un général des armées, distant, déchu, et vengeur. Alors qu'il est en principe un berger proche des préoccupations de son peuple. Dieu est représenté par un enfant capricieux, destructeur et colérique, bien que La Bible évoque une simple voix sortie d'un buisson et suggérant des plaies aux égyptiens uniquement si Ramsès II persiste à ne pas entendre la raison.
On regrettera aussi le manque de discernement sur ce qui se révèle utile ou pas, dans un scénario. Ainsi, le film démarre avec une bataille assez longue dont on ne comprend ni les enjeux ni l'objectif, si ce n'est qu'une attaque de méchants égyptiens contre le peuple meurtri, ce qui se révèle un peu court et très manichéen, mais surtout, sans aucun fondement qui aiderait le spectateur à développer de l'empathie. Inversement, lorsqu'enfin Moïse libère son peuple et franchit la mer rouge, sauvé de l'oppression égyptienne, et qu'il regagne la montagne où il découvre les lois divines devant servir à cadrer son peuple un peu top émancipé, on nous prive de ces 11 commandements fondamentaux qui accomplissent normalement le récit. Tout ça pour si peu ? On ne parlera pas de séquences interminables parce que peu engageantes où Moïse se retrouve face à lui-même ou à son épouse et ne décide rien. Et on oubliera les erreurs d'adaptation où, par exemple, une épée prend la place d'un bâton de berger.

3) Le même scénario, réécrit
En voulant trop prendre de la distance avec l'oeuvre originale, Ridley Scott propose un récit qui perd de son efficacité, voire qui s'oppose au but initial et pédagogique du mythe. On gagnerait ici à recentrer l'objectif sur l'enjeu moral de l'oeuvre pour éviter de la percevoir comme un affront blasphématoire. Pour cela, il suffirait de remplacer les scènes inutiles de combats et d'esbroufe, par un peu plus de questionnements existentiels entre le peuple élu et Moïse. La 3D ne sert également pas vraiment le propos. On préfèrera l'original.

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