mercredi 19 décembre 2012

Populaire


Titre

Populaire

Scénaristes

Régis Roinsard, Daniel Presley et Romain Compingt.

Commentaire

Si l'on apprécie volontiers l'intention artistique inspirée du succès de films nostalgiques comme Amélie Poulain, The Artist ou OSS117, et des films colorisés d’antan, il est regrettable en revanche que le récit manque d'enjeu et laisse le spectateur parfois dans l'expectative.

1) Points forts
Dialogues : ils rappellent bien les objectifs et révèlent bien les oppositions entre les personnages, avec une bonne sensibilité.

2) Points faibles
L'enjeu : comme bien souvent dans les productions françaises, on préfère raconter une action passée plutôt que de la montrer et d'amener le spectateur à la vivre pleinement. C'est hélas le cas dans Populaire. Nos deux héros se rappellent à travers quelques bavardages combien leur passé les a marqués chacun. Lui, Louis Echard, raconte avoir vécu la guerre mais on ne le voit pas la vivre. Elle, Rose Pamphyle, confirme vouloir quitter son village natal qui ne la comprend pas et lui promet un mariage ennuyeux, mais, malgré la présence d'un père castrateur, on ne le vit pas. Or, tout le récit repose sur ces enjeux puisque c'est ce qui motive nos deux héros à avancer vers cette improbable mais génialissime et très filmique idée d'un concours international de vitesse dactylographique.

3) Le même scénario, réécrit
Ce récit aurait naturellement gagné à renforcer, par des scènes filmiques plutôt que par du bavardage, l'idée que la guerre est ce qui pousse Louis Echard à agir, et que la menace du retour au village forcé, est ce qui oblige Rose Pamphyle à accepter n'importe quoi. Nous aurions mieux senti l'importance que nos deux héros avaient de suivre ce concours improbable.

A cela, la dactylographie se révélait être un formidable atout cinématographique, chorégraphique et musical, malheureusement inexploité. Les couleurs, les rythmes, le pas de danse de Romain Duris, tout était disponible pour une comédie musicale magistrale. L'époque actuelle, sensible aux films anciens, et un contexte morose qui aspire à du rêve, aurait également trouvé dans cette démarche non assouvie un véritable écho.

Arzhur Caouissin.

2 commentaires:

  1. Salut Arzhur et bravo pour ce blog, même si je pense que le cinéma français relève plus du musée Grévin que de la conquête spatiale. Quoi qu'il en soit j'aurai plaisir à te suivre. De ton coté si tu t'intéresses à la création numérique, tu pourras toujours te rendre sur le blog que j'anime : http://www.intuimotion.com/blog/
    ou tu pourras trouver, je l'espère, matière à réflexion pour peut-être réanimer un cinéma sous les auspices de l'hospice !

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  2. Merci Nicolas. Mais le cinéma français peut être bon, je le crois. Il en a les moyens. Il lui suffirait de miser un peu moins sur des castings onéreux et un peu plus sur le scénario... ; ) L'idée de ce blog est surtout de prouver que l'on pourrait faire très bien en rééquilibrant juste peu les choses ; )
    Au plaisir de te lire aussi.

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