lundi 21 janvier 2013

Drive

Titre

Drive.

Scénaristes

James Sallis, Hossein Amini.

Commentaire

Excellente mise en scène qui lui vaut d'ailleurs un prix au festival de Cannes. Un récit cela dit pas si original, mais largement compensé par la qualité de l'écriture.

1) Points forts
Dans ce récit où un jeune pilote célibataire ne vit que pour son art, et sert de temps à autres des voyous à effectuer des cambriolages, la qualité de la mise en scène est incontestable. Ici, et pas seulement au niveau de l'image et du cadre, les scènes offrent souvent plusieurs niveaux de lecture. On relève, par exemple, cette scène dans un motel où Ryan Gosling (le driver) se cache discrètement dans la pénombre tel un prédateur qui rentre dans sa carapace ou dans son terrier, après avoir piqué et tué, et en étant revêtu bien sûr de son blaser estampillé d'un scorpion. Ou cette autre scène dans laquelle le fils de sa voisine lui tend une balle de tir en lui demandant de le protéger, et passe ainsi le relais à notre héros en nous signalant que cette balle ouvre le feu de l'action, et transmet, à cet homme célibataire, un gage de paternité. Cette autre scène encore où Irène, la mère célibataire, saisit la main de notre héros, alors qu'il conduit. Le héros, tout en acceptant la caresse, ne décroche pas du levier de vitesse, comme pour nous prévenir qu'il reste et restera avant tout accroché à sa voiture, son symbole de liberté. Enfin, celle-ci où Irène encore, lance à Ryan Gosling, qu'elle est désolée de débarquer maintenant, à ce moment de la journée. Petite réplique qui nous positionne évidemment plus haut dans le récit en nous faisant comprendre que cette femme vient en effet bousculer, non pas la journée, mais la vie tranquille de notre héros. Bref. Tout est écrit avec une très grande sensibilité, brillamment reflétée dans l'image et la musique. On passe sur le principe structurel du film où le héros conduit sa vie, avec un contrôle précis, comme il conduit les voitures.

2) Points faibles
L'idée d'un récit axé sur un justicier dans la ville n'a rien de très innovent malheureusement. Le film ne serait pas porté par un profond niveau de lecture et une bonne mise en scène, ou si le spectateur n'y a pas été sensible, le récit ne séduirait pas. La musique impose également une lecture froide, qui compense un jeu peut-être un peu simpliste, pourtant nécessaire en regard de cette oeuvre d'un style minimaliste efficace.

3) Le même scénario, réécrit
Pour accompagner la qualité de l'écriture à l'aide d'une idée un plus originale, il aurait pu être intéressant de repenser l'intrusion un peu classique de la mafia et la réaction un peu binaire du héros. Mais le récit fonctionne par son efficacité et sa simplicité. Ce qui le porte hors du temps. Le succès de l'oeuvre repose aussi en partie sur un style non traité depuis plusieurs générations, un vent de nostalgie qui réintroduit l'époque d'un certain James Dean, comme l'a fait également Clint Eastwood avec Gran Torino.

Arzhur Caouissin.

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