lundi 14 janvier 2013

La nuit américaine

Titre

La nuit américaine.

Scénaristes

Jean-Louis Richard, Suzanne Schiffman, François Truffaut.

Commentaire

Un récit original où le personnage principal n'est autre que le film lui-même.

1) Points forts
L'idée de placer le film au centre du récit apporte une grande originalité dont se sera sans doute inspiré Lars von trier dans Le direktor. Un scénario, prétexte à la découverte des trucages du cinéma de l'époque, qui utilise le support du film lui-même pour se déployer.

2) Points faibles
Le prétexte du film pour dévoiler l'envers du cinéma oriente un peu trop le récit. On sent bien trop les intentions du réalisateur, comme malheureusement ce fut souvent le cas dans cette nouvelle vague du cinéma français des années 70, où se cumulent les postures, les effets de mise en scène, les belles répliques. Tout est bon (comme dans le cochon) pour faire un film. C'est sans compter cela dit sur l'importance qu'un scénario bien structuré peut apporter à la lecture. Ici, bien que nombre d'intentions soient parfaitement justifiées et innovantes, le récit peine à s'affirmer dans un premier temps. On ne distingue pas le but de l'intrigue assez nettement, qui est que le film puisse se terminer. L'enjeu financier et artistique du réalisateur, du producteur, des techniciens, des comédiens, ne sont pas clairs immédiatement. Résultat, seules les anecdotes, entre personnes sur le lieu du tournage et la mise en scène qui révèle le cinéma dans son aspect organique, retiennent l'attention du spectateur jusqu'à ce que quelques drames viennent réellement enclencher le véritable enjeu et objectif narratif du film, objet narratif en tant que tel.

3) Le même scénario, réécrit
Tout en maintenant les idées très étudiées pourtant de François Truffaut, dont on ne doute aucunement du professionnalisme et du talent de metteur en scène, on aurait pu améliorer l'efficacité du récit en renforçant l'enjeu artistique et celui financier, de devoir absolument achever le tournage, dès le premier quart d'heure. Pour cela, il fallait que chaque personnage, mis en scène dans cette comédie chorale, puisse affirmer en quoi il était important pour lui et vis-à-vis de ses semblables, de tourner ce film. Le film aurait sans doute mieux vieilli, par-delà les effets de mouvement de caméra, de caches et de zoom, et de trucages artisanaux, qui ont marqué cette époque.

Arzhur Caouissin

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